Vaste sujet, il y a tellement à dire concernant les médias sociaux, aussi, je me contenterai de quelques réflexions très personnelles.

Ils sont aujourd’hui ( presque ) incontournables. Ils créent des liens, donnent de la visibilité aux photographes, permettent de belles rencontres qu’on aurait sans doute pas faites autrement.  On s’y informe, on partage, on échange des avis, des coups de gueule aussi parfois…

Les réseaux m’ont fait découvrir énormément de photos, de styles différents, dont certains ont nourri ma passion ou l’ont faite évoluer. Je peux dire qu’ils ont été positifs pour moi à bien des égards.

Seulement, au bout d’un moment, les limites sont atteintes. La photographie, c’est un art. Il nécessite de la créativité, de la technique, mais surtout une vision toute personnelle, liée à notre sensibilité, notre manière de voir le monde. 

Lorsque vous publiez une photo, le nombre de likes  donne une tendance, pour voir si la photo touche votre public ou pas. C’est un très bon guide dans ce sens, sauf que vous êtes finalement guidé par les goûts et les réactions de votre public. Alors si une photo en reçoit moins qu’une autre, vous l’enlevez, persuadé qu’elle n’est pas aussi bonne que vous le pensiez au départ, et vous la remplacez par une autre afin d’espérer mieux.  Vous entrez  dans un moule qui n’est pas forcément celui qui vous correspond le mieux.. Finalement, une bonne photo n’est plus définie par la qualité de votre vision, mais par le nombre de likes reçus, et donc, par le ressenti des autres. 

Lors de vos sorties, vous cherchez chaque fois à faire  » la photo qui va plaire », la photo que d’autres vont aimer. Insidieusement, vous suivez une influence qui n’est plus la vôtre, mais celle des réseaux ! Votre créativité peut en souffrir et vous risquez de stagner, voire de vous décourager.

Un autre côté pervers des réseaux, c’est la quantité de photos qui défilent. Encore plus avec les smartphones, et ce sont des dizaines et des dizaines de photos qui défilent sur des écrans minuscules, s’attardant au mieux quelques secondes sur certaines, avant de passer à la suivante et très vite oubliée. Comment prendre le temps d’apprécier le travail des photographes dans ces conditions ou apprendre d’eux,  quand on feuillette les pages comme un vulgaire catalogue ?… Vous y voyez toutes sortes de styles différents, que bien souvent vous aimez, et au final, vous vous dispersez dans votre propre travail, à vouloir essayer trop de choses.
Votre style part dans tous les sens, jusqu’à en oublier l’essentiel : le vôtre. 

J’ai ouvert un compte Instagram… un peu par curiosité, afin d’élargir ma présence sur la toile. Le temps de la découverte passé, j’ai très vite ressenti le besoin de m’éloigner de cette surconsommation d’images. 
Je préfère consulter les sites web des photographes en prenant le temps, ou  leurs articles s’ils ont une partie blog.
J’ai un peu repris le mien aussi, par la même occasion, avec la rédaction de ce billet.
J’ai diminué drastiquement mon temps de présence sur les réseaux. Facebook où se trouvent mes amis et toute l’actu des expos ou des festivals, et 500px où le niveau qualitatif reste élevé et continue de nourrir ma passion mais avec une certaine distance. Pour terminer, instagram à dose très raisonnable.
Les réseaux sont aujourd’hui incontournables, c’est clair, à condition de bien les utiliser.

Cette réorientation a été très positive pour moi. Je me suis recentrée sur la photo que j’ai vraiment envie de faire, et sur ma vision artistique personnelle.

Ce n’est pas simple, autant le dire, mais faire la photo qui me correspond sans m’occuper des autres, offre un formidable sentiment de liberté !
Gardez à votre tour cet esprit, en vous souvenant de la raison qui vous a amenée à la photo, et photographiez avec vote âme et pas celles des autres,
votre public vous suivra pour votre authenticité, j’en suis convaincue.